5 conseils pour se protéger contre les faux magasins en ligne
- 11 janvier 2019 |
- Catégorie : Arnaques |
- Auteur : Iohan Colarusso
Vous croyez faire une incroyable affaire en achetant un produit sur internet ?
Vous naviguez sur un magasin en ligne à première vue normal avec un nom de domaine se terminant par un .ch ?
Après avoir effectué la transaction, vous ne verrez jamais la couleur de votre marchandise, ou dans le cas contraire, ce sera une contrefaçon. En plus, vous découvrez que votre carte de crédit a servi à acheter des produits que vous n’avez jamais commandés… Ce sont les risques que vous encourez avec les faux magasins en ligne, les pertes financières et la transmission des données de votre carte de crédit à un escroc.
Pourquoi une telle explosion des cas
Le nombre de boutiques en ligne frauduleuses a explosé depuis 2017. Voici les chiffres répertoriés par SWITCH :
- 2016 : 700
- 2017 : 6100
- 2018 : 6800
Cette situation s’explique pour 3 motifs:
- La Suisse attire les pickpockets 2.0 car le volume d’achat en ligne y est important, 8.6 milliards de francs en 2017. De tous les pays d’Europe, les Suisses sont les plus dépensiers sur le web, juste derrière le Royaume-Uni.
- L’évolution de la technologie et la chute des prix sont une aubaine pour les criminels. Il est devenu très facile de créer un e-commerce professionnel de manière automatisée pour une bouchée de pain.
- Les escrocs sont devenus très habiles pour soigner les apparences et donner l’illusion de la crédibilité.
Ces faux sites vendent principalement des vêtements et des chaussures de marque à des prix défiant toute concurrence.
Quelles sont les précautions à prendre ?
Tout le monde peut tomber dans le panneau face à ces sites plus vrai que vrai. Il fut un temps où ils étaient facilement identifiables, mais ces temps ont changé.
1. Méfiez-vous des offres trop « merveilleuses »
Le premier bon sens voudrait que l’on se méfie dès qu’un prix est anormalement bas, leur principal appât est une offre imbattable. Il peut s’expliquer par certains coûts cachés comme la TVA ou les frais de douane, par une marchandise contrefaite ou encore par une fraude pure et dure où vous ne verrez jamais la couleur du produit commandé.
Ce procédé est le même utilisé pour les arnaques au crédit entre particuliers où l’on vous promet des sommes mirobolantes à des taux extrêmement bas inférieurs à 3%.
2. Un site d’apparence professionnelle n’est pas gage de crédibilité
Certains indices comme des noms de domaine farfelus et une orthographe lamentable peuvent trahir ces faux shops, mais prenez garde aux apparences trompeuses, car les nouveaux escrocs se sont professionnalisés, ils sont devenus de parfaits manipulateurs. Attention, les extensions .ch et les labels de qualité ne sont pas forcément un gage de confiance.
3. Si le magasin en ligne est inconnu, renseignez-vous
En Suisse, tout vendeur a l’obligation d’indiquer de manière claire et complète son identité et son adresse de contact, y compris pour le courrier électronique », selon l’article 3, al. 1, let. S de la Loi fédérale contre la concurrence déloyale.
Voici les bonnes questions à se poser :
- Ce magasin online est-il légal ?
- Son adresse physique est-celle mentionnée ?
- A qui appartient le nom de domaine ? Le propriétaire habite t’il en Suisse ou à l’étranger ?
- Y’a-t-il une adresse de contact ? Se termine-t-elle par hotmail ou gmail ?
- Y’a-t-il des mises en garde et des plaintes sur les forums ? Saisissez tout d’abord dans Google le nom du site sans les extensions du nom de domaine. En fonction des résultats, poursuivez la recherche en rajoutant au nom du site les termes « arnaque, problème, fraude, escroquerie, etc. » et voyez les résultats.
4. La connexion lors du processus d’achat doit être sécurisée
Lorsque vous entrez dans le panier d’achat, voyez-vous apparaître dans la barre d’adresse un cadenas vert avec le nom de domaine débutant par https ? Si vous voyez http, cela signifie que la connexion n’est pas sécurisée, donc danger !
5. Paiement
Si le vendeur est inconnu, en cas de doute, optez pour le paiement par facture ou paiement à la livraison, pour autant que ces choix vous soient proposés !
En lire plus sur le site de la Prévention Suisse de la Criminalité – Faux magasins en ligne : l’aubaine et les pièges à l’aubaine
Que faire si on a été victime d’arnaque ?
Prenez garde à votre carte de crédit
Si vous avez un sérieux doute ou que vous ne recevez pas la marchandes dans le délai promis, bloquez immédiatement votre carte de crédit.
Contrôler dans un délai de 30 jours après l’achat s’il y a des débits suspects sur le relevé de votre carte de crédit. 30 jours, c’est le délai de contestation qui démarre à la réception de votre décompte (Paypal 180 jours).
A qui dénoncer le délit
Beaucoup de victimes n’osent pas avouer s’être fait berner et ne portent pas plainte.
3 possibilités s’offrent à vous :
- Porter plainte auprès de la police pour pratiques commerciales déloyales ou engager une action civile pour concurrence déloyale
- Signaler le cas au SECO
- Remplir le formulaire de dénonciation de la Fédération romande des consommateurs qui se chargera ensuite d’agir en votre nom
Mais un site avec un .ch ne signifie pas que les escrocs résident en Suisse. Et comme la grande majorité habitent hors de nos frontières, malheureusement peu de victimes obtiennent réparation, car les procédures judiciaires sont extrêmement complexes et limitées.