Le bitcoin: la monnaie virtuelle qui s’impose
- 12 janvier 2017 |
- Catégorie : Actualité, Tendances, Évolutions |
- Auteur : Iohan Colarusso
La nouvelle devise bitcoin n’en finit pas de faire parler d’elle. Quand certains y voient le début d’une nouvelle ère, d’autres le redoutent.
Depuis ses débuts en 2008, le bitcoin s’est considérablement démocratisé. Depuis une technologie s’adressant à quelques geeks, il est désormais devenu une devise couramment échangée et dont de nombreux organismes en acceptent l’utilisation. Les transactions sont simples, exemptes de frais, et il permet de s’affranchir su système monétaire actuellement en place.
La Suisse : un cadre très favorable au bitcoin
Tandis que certains pays souhaitent encadrer strictement l’usage de cette monnaie, la Suisse a, quant à elle, renoncé à produire un cadre spécifique. La Finma (le gendarme suisse des marchés financiers) précise que la crypto-monnaie doit s’en tenir à la législation existante. Le bitcoin est considéré comme trop marginal pour légiférer.
Cependant, le bitcoin fait de plus en plus d’adeptes : les autorités locales de la ville de Zug ont décidé d’accepter le bitcoin à compter du 1er juillet 2016. Ainsi, ses habitants pourront bénéficier de certains services à concurrence de 200 CHF en utilisant le bitcoin. Il s’agirait ici d’un test, selon engadget.com : le Conseil communal zougois tranchera en fin d’année en fonction des résultats observés, pour la poursuite ou non de ce moyen de paiement.
De nombreuses startup suisses adeptes du bitcoin
La réputation de neutralité et de stabilité helvétique favorise l’implantation de pionniers dans un environnement sûr, protégé de revirements soudains des autorités.
Ce contexte représente un terreau propice au développement de startups du bitcoin, mais aussi pour accueillir des sociétés étrangères existantes qui cherchent un cadre favorable. Citons par exemple Ethereum, société basée à Baar employant une trentaine de collaborateurs internationaux qui développent la prochaine génération de techniques rattachées au bitcoin. La société Monetas, ultraspécialisée en cryptographie, a déménagé à Zug depuis le Texas. Les sociétés BitcoinSuisse et SBEX, actives dans le trading de bitcoins.
Ainsi, Zug et ses environs deviennent célèbres sous l’appellation Crypto-Valley, à l’instar de la Silicon Valley, du fait que nombre de sociétés des FinTech y soient installées.
Cet enthousiasme se propage aussi en Romandie où de nombreux commerces s’y convertissent. À Lausanne, Le «Sweet Dreams Cupcake Cafe» accepte les bitcoins depuis plus de deux ans, et ils sont aussi utilisés à l’Hôtel Régina. Le gérant M. Bagnoud précise que «si cette monnaie se développe, ça risque d’attirer du monde». La société Bitcoin Suisse qui gère déjà plusieurs Bancomats en Suisse-Alémanique, envisage de poursuivre ses installations en Suisse romande, avec notamment plusieurs appareils prévus à Lausanne.
Comment utiliser cette nouvelle monnaie ?
De nombreuses enseignes acceptent le bitcoin. Parmi les enseignes célèbres, Expedia envisage d’introduire le bitcoin comme moyen de paiement, tout comme Amazon ou Dell. Des solutions sont aussi proposées aux commerçants de moindre envergure, ou aux cybermarchands qui font du commerce en ligne.
L’utilisation du bitcoin est très simple : il suffit d’installer une application qui accueillera votre Wallet, c’est-à-dire un porte-monnaie virtuel. Les transactions se résument à saisir un montant et l’identifiant du destinataire. De nombreuses applications sont disponibles sur smartphones, tablettes et ordinateurs. Cette facilité d’utilisation est un des avantages majeurs. Ainsi, pour payer auprès d’un commerçant, il suffit de saisir l’identifiant, qui peut être récupérer facilement depuis un QR-Code, et d’indiquer le montant. Une transaction peut ainsi être effectué en quelques secondes, presque plus rapide que le paiement en cash.
Où peut-on s’en procurer ?
Pour acheter et obtenir des bitcoins il faut, dans un premier temps, acquérir un portefeuille virtuel qui permettra de les conserver. De nombreux soft sont disponibles à l’installation sur l’ordinateur, smartphone ou tablette. Une fois votre porte-monnaie prêt, les bitcoins sont disponibles auprès de nombreuses plateformes de marché. Il suffit d’y ouvrir un compte pour acheter et vendre des bitcoins, ou de les transférer sur porte-monnaie virtuel chez soi. Quelques exemples de plateforme de marché connues : Coinbase, Kraken, BitBoat ou encore CoinHouse.
Une autre possibilité, est de s’en procurer auprès de certains Bancomats spécialisés. Des premiers appareils ont déjà été installés à Genève, ou encore dans le Markthalle de Zürich. Le bancomat ne distribue pas de pièces, puisque cette monnaie est immatérielle. L’appareil accepte les paiements ordinaires (carte de crédit) pour acquérir des bitcoins, qui viennent créditer le compte personnel. «L’idéel, c’est de permettre à plus de gens de pouvoir y accéder», précise M. Roussel, vice-président de Bitcoin Association Switzerland.
La valeur du bitcoin
La valeur du bitcoin a beaucoup évolué depuis sa création en 2008, et il a notamment présenté une forte volatilité. À ses débuts, le bitcoin s’échangeait pour moins de 1 CHF. Après une très forte croissance en 2013 jusque près de 900 CHF, il s’est depuis stabilisé à une valeur, qui vaut à ce jour autour de CHF 450. Pour pallier cette valeur, il est possible de travailler sur des fractions de bitcoin. Par exemple, le milli-bitcoin (mB) ou encore microbitcoin (µB) à l’instar des centimes des monnaies traditionnelles.
Les principaux avantages et inconvénients
Tout d’abord, le bitcoin est simple d’utilisation : une application suffit. Si l’ordinateur est perdu, il est facile de recouvrer ses informations, et ses bitcoins, permettant ainsi de se prémunir contre une perte souvent agaçante.
Une transaction de bitcoins est très simple : elle se compose d’un montant et de l’identifiant du destinataire (appelée adresse). La transaction est aussi très rapide : quelques secondes suffisent pour envoyer et recevoir le montant. De ce fait, les bitcoins permettent une utilisation mobile, dans les commerces ou dans la rue.
Cependant, le bitcoin présente les défauts de ses avantages : l’absence d’organisme centralisateur représente également un inconvénient important. Aucune instance ne peut garantir la valeur de la monnaie, en opposition aux devises ordinaires, qui créent ainsi une certaine confiance. Or, la confiance est décisive, car c’est elle qui détermine la valeur qui est accordée à une monnaie. Début 2014, sa valeur a littéralement dévissé. Cette volatilité importante est très souvent montrée du doigt.